samedi 2 avril 2011

Derniers pas dans l'inconnu


Nous rentrons en France la semaine prochaine. Un an passe si vite! Voici ce que nous avons retenu de notre voyage :

La magie du voyage réside dans l'instant. Chaque jour, nos repères changent. Un jour le Brésil, le lendemain l'Australie et le sur-lendemain l'Inde. Un jour un hôtel de luxe, le lendemain un motel miteux et le sur-lendemain une agréable guest house (auberge familiale). Parfois nous sommes seuls pendant des semaines et parfois nous sommes accompagnés d'une petite troupe de voyageurs. On se retrouve tantôt devant des merveilles du monde, tantôt confrontés à la misère du monde. On ne sait jamais ce que le lendemain nous réserve.
Le voyage éveille nos sens : l'ouie, l'odorat, la vue, le toucher et le goût. Loin de nos repères occidentaux, nos émotions sont vite décuplées. Au contact d'autres cultures et civilisations, notre jugement se voit également boulversé. On ne visite pas. On vit.

J'ai déjà fait l'expérience de l'exil pendant un an. Au début, ça m'a fait un choc de voir qu'on pouvait vivre dans des conditions climatiques extrêmes. J'étais parfois hostile à accepter certains mets et à respecter des coutumes qui n'ont aucun sens pour moi. J'élargissais au fur et à mesure mes points de vues au contact de gens de différents horizons. J'ai vite compris que la France n'était pas le centre du monde.
Le tour du monde n'avait donc aucun secret pour moi. Et pourtant! Voyager dans des pays en voie de développement nous montre à quel point nous vivons confortablement et dans l'abondance. Partout, les transports sont bondés, les routes ressemblent à des terrains de 4x4, les rues sont sales et bruyantes. Beaucoup se contentent de mets simples, d'un matelas dur, d'eau froide, d'absence d'electricité et d'une petite pièce pour accueillir toute la famille. Au Népal, une petite casserole et une patte de paille sur le sol suffisent à faire un festin de roi. Ici, comment ne pas avoir honte de posséder tant d'objets triviaux?

Notre tour du monde nous a donc appris :
  • à profiter de l'instant présent.
  • à voir non seulement avec les yeux mais également avec l'odorat, le toucher, le goût et les oreilles. Ou plutôt de croquer la vie à pleines dents!
  • à cesser de raler et à se satisfaire du nécéssaire.

Point de vue chocs culturels, voici quelques interrogations en vrac :
Pourquoi un trajet de bus coûte 5€ à Londres et un trajet de train de 10h coûte 2€ en Inde? Saviez-vous que  certains lotissements brésiliens sont protégés par des agents en mitraillettes? Que les Argentins descendent des Italiens et des Espagnols? Que les Indiens boliviens sont encore exploités par les descendants des conquistadors? Que les Argentins idolent la révolution française et considèrent Cuba comme la Mecque? Que le désert le plus sec du monde se trouve au Chili? Que certains peuples d'Indonésie perpétuent des traditions funéraires millénaires? Que les cafards, punaises, sangsues, etc. sont monnaie courante en Asie? Que le Vietnam est le seul pays au monde à avoir gagné contre les Etats-Unis (et ils en sont fières!) ? Que le Cambodge a connu un auto-génocide il n'y a pas longtemps? Que le Cambodge détient le triste record du pays le plus miné au monde? Que le Myanmar est l'ombre de la Corée du nord? Que l'Inde est n°1 sur l'informatique? Que le prix d'un appartement à Mumbai est aussi élevé qu'à Paris? Que Goa et Katmandou ne séduisent plus les hippies? Qu'une visite à l'hôpital coûte 2 rs en Inde (une bouteille d'eau coûte 15 rs, 0,25€) ? Que les Népalais et les Indiens sont le jour et la nuit? Que les Etats-Unis ont toujours supporté les dictactures (tous les pays d'Amérique du Sud, Indonésie, Vietnam, Cambodge, Myanmar, Népal, Afghanistan...) et que la France fait de même en Afrique...

Mine de rien, nous en avons appris des choses ;)

Vers le désert de sel, Bolivie

Danse traditionnelle, Australie

Les dunes de Mui Ne, Vietnam

Moines bouddhistes de Mandalay, Myanmar

Kuala Lumpur, Malaisie

Notre bungalow, Indonésie

Famille népalaise, Pokhara


vendredi 18 mars 2011

En route vers Katmandou!

Depuis notre dernier post, nous avons fait pas mal de kilomètres. Nous avons vu le Taj Mahal à Agra, le Gange à Varanasi (anciennement Bénarès), les magnifiques plages  de sable fin dans les îles Andaman et la jungle au parc naturel de Chitwan du côté népalais.

Le Taj Mahal est situé dans un quartier d'Agra particulièrement sordide. Les singes, les rats et les vaches se déchirent les déchets jetés sur la voie publique. Les hôtels sont sales. Les rues sont boueuses et extrêmement bruyantes. Les commerçants nous voient comme des vaches-à-lait. Heureusement, le Taj est majesteux.

Sur le Taj Mahal, photo prise par une japonaise

Varanasi est une destination beaucoup plus agréable. Les hôtels se situent dans un ensemble de ruelles labyrinthiques non loin du Gange. Le fleuve sacré est animé du matin au soir. En se promenant sur les Ghats - larges marches d'escalier le long du fleuve - on comprend à quel point l'Inde mèle le sacré au quotidien. C'est sûrement le seul endroit au monde où l'on peut voir des gens faire leur toilette ou laver leur linge à côté des crémations !  Mourir à Varanasi permet de s'échapper du cycle des réincarnations (et donc d'atteindre le lieu suprême). Les Indiens n'hésitent pas à parcourir 1000km pour célèbrer les funérailles. Du matin au soir des corps sont brulés individuellement sur des tas de bûches puis déversés dans le Gange. Dans la fumée, des enfants courent et rient. L'atmosphère n'est ni triste, ni gaie, ni majestueuse. Elle est simplement mystique.

Cérémonie au bord du Gange, Varanasi (Bénarès)
Levé de soleil sur le Gange, Varanasi
Les Ghats du Gange, Varanasi

Les îles Andaman se situent à 800 km à l'est de l'Inde. Nous avons voulu approcher ses belles plages, sa vie sous-marine et sa population. Marco Polo décrivait l'archipel comme un pays de chasseurs de têtes. Aujourd'hui encore, il existe des tribues sauvages. L'île des Sentinelles par exemple, abrite une population qui n'a jamais eu de contact avec la civilisation moderne. Tous ceux qui ont essayé de s'en approcher ont été tués. Du coup, nous avons favorisés une île un peu à l'écart... Nous avons profité d'une des 10 plus belles plages au monde (nous avions déjà eu la chance d'en voir une du palmarès au Brésil). L'île d'Havelock était magnifique mais nous n'avons aimé ni la mentalité des locaux, ni l'ambiance mercantile.

Julien sur l'une des plus belles plages du monde, Havelock, Andaman, Inde
Un crocodile a tué une touriste l'année dernière, j'avais peur de nager!

Pour rejoindre le Népal, quoi de plus simple? Nous avons pris un rickshaw (taxi à 3 roues), un ferry (panne d'une heure au large),  un avion (averse lors du décollage), un bus, 10h de train, un bus de nuit, un taxi-vélo, une jeep, un bus de 4h, une charette à cheval (pneu crevé au milieu du trajet) puis nous avons fini à pied. Tout ceci, en 4 jours, ouf!

Nous sommes au Parc national de Chitwan, au sud du Népal. Des cars de touristes abondent pour faire un safari en jeep dans l'espoir de voir un rhinocéros, un éléphant sauvage, un léopard, un tigre ou un ours. Bon, vu que ce n'est pas comme au zoo beaucoup reviennent bredouilles. Julien a eu la magnifique idée de faire le safari à pied. Il est certainement séduisant de marcher, d'observer les plantes, les insectes et les traces des animaux. Mais c'est une journée éprouvante. Chaque envolée d'oiseau, chaque branche qui craque nous fait sursauter. Un animal  peut se sentir menacé et devenir aggressif. Que faire si jamais nous tombons nez-à-nez avec un rhino ? Courir en zigzag car il peut nous charger et nous écraser jusqu'à la mort. Et un ours ? Rester immobile et en groupe. Un tigre ? Il faut le regarder dans les yeux et reculer doucement. Plus facile à dire qu'à faire ! Bref, j'y suis allée pour faire plaisir à Julien. On était accompagné de deux guides armés d'un baton de bambou mais je n'étais pas vraiment rassuré. Surtout quand je sais que la mère du type a été tuée pour un ours. Toute la journée mon coeur battait la chamade. Je priais pour ne rien voir. Ironie du sort? Nous avons été très chanceux. Nous avons pu observer des daims, des singes de plusieurs variétés, des crocodiles, des martins-pêcheurs, des rhinocéros, des marabouts, des cochons sauvages, des coqs sauvages, un troupeau de bisons sauvages et un ours. On aurait pu se faire attaquer un tas de fois mais nos guides étaient prudents et nous étions chanceux. A la fin de la journée j'étais à la fois satisfaite d'avoir pu voir tant d'animaux à l'état sauvage et d'avoir pu revenir vivante. J'ai adoré mais je ne le referai pas. Tous les touristes que nous avons rencontrés n'ont rien vu de plus que des singes et des daims. Je fais ma fière mais ils se seraient moqués de moi s'ils m'avaient vus hier!.

Nos guides dans le parc de Chitwan, Népal


mardi 1 mars 2011

Los Parisinos à Bollywood

Dans le train entre Agra et Vanarasi, 59e jour en Inde

La larme à l'oeil, nous avons quitté Hampi et ses paysages féeriques pour nous diriger vers Mumbai. Hop ! 22 heures de bus sur le pouce. Anciennement connue sous le nom de Bombay, il s'agit de la plus grande mégalopole d'Inde, avec 16 millions d'habitant recensés (certainement bien plus en réalité en raison des bidonvilles). Forcement, nous appréhendions un peu. Mais finalement nous avons trouvé la ville plutôt agréable, en tout cas dans le quartier touristique. Les rues étaient étonnamment calmes comparées à celles des autres villes -pourtant plus petites- que nous avions visitées. Le seul point noir est le coût de la vie. Dans les plus beaux quartiers les prix des loyers n'ont rien à envier à ceux de Paris.

Nous avons trouvé une petite auberge de jeunesse. Elle était extrêmement bien située, en plein coeur du quartier colonial, à 2 minutes à pied du fameux palace Taj Hotel (vous vous souvenez ? Les attentats de 2008 ?). Mais ce fut peut-être le pire hôtel que nous ayons fait ! En fait l'hôtel consistait en un immense hangar dans lequel les chambres étaient formées par des cloisons. Le truc, c'est que ces cloisons n'allaient pas jusqu'au plafond. C'est à dire qu'on pouvait entendre le touriste cinq chambres plus loin se gratter. Et comme les néons, eux, étaient bien au plafond, il suffisait qu'une seule personne allume la lumière de sa chambre la nuit pour que cela éclaire l'ensemble de l'hôtel.

Nous avons visité les quelques sites touristiques classiques de la ville : le musée national (que Marina a beaucoup apprécié) et la fameuse Elephant Island où des temples hindous ont été sculptés sous forme de grottes dans la montagne.

Mais Mumbay c'est aussi Bollywood ! La capitale indienne du cinéma produit des centaines de  longs métrages chaque année. En bordure de la ville, les studios de cinéma se succèdent sur des kilomètres. Si nous avons eu l'occasion de les visiter c'est parce que -roulements de tambours- nous avons joué dans un film ! Les studios sont fréquemment à la recherche d'européens pour faire figurant ou pour servir de modèle dans une publicité. Nous avons été abordés dans la rue par une agence qui avait justement besoin de jeunes gens comme nous. C'était pour un film d'action à gros budget : "Don 2" la suite de Don, pour ceux qui connaîtraient (moi je ne connaissais pas). Avec le plus célèbre acteur de Bollywood (que je ne connaissais pas non plus, honte à moi) : Shahrukh Khan. La scène se déroulait dans une banque allemande, et nous avons joué des banquiers. Nous avons  travaillé une journée dans le studio. On nous a maquillé et déguisé (en costard-cravate... quel exotisme pour moi !). Ce fut très intéressant de voir le fonctionnement d'un tournage. En fait, le métier d'acteur de cinéma consiste surtout à poireauter dans sa loge pendant la préparation de la scène. Nous sommes arrivés en début d'après-midi dans le studio. Une heure après nous étions fin prêts, tout beaux. Et nous n'avons tourné la première séquence qu'à 10 heures du soir ! A l'intérieur du studio, tout un décors de banque avait été reconstitué de manière plus ou moins réaliste (le tableau de classification périodique des éléments au fond de la salle m'a beaucoup faire rire, mais bon de loin on n'y voit que du feu). Il y avait par terre des milliers de faux billets de banque étalés parce que le héros avait fait exploser la machine à billet pendant la scène précédente (comment ça il n'y a pas de machine à billet dans une banque ??). Notre rôle consistait à jouer l'otage, par terre, apeuré lorsque le méchant sort son couteau ou lorsque l'héroïne s'écroule. Bon honnêtement je ne sais pas combien de fractions de secondes on pourra voir notre tête sur grand écran mais ce fut une expérience très sympa. Et payée en plus, 10 € chacun ! Vous lisez peut-être le blog de deux futures stars de Bollywood... Bande de veinards.

Après Mumbai nous avons fait cap vers Aurangabad. Cette petite bourgade d'un million d'habitant est connue pour les sites archéologiques d'Ellora et Ajanta. Il s'agit de dizaines de temple-grottes sculptés entre le 2e siècle avant J.C et le 12e après J.C. Le travail réalisé est très impressionnant. Les sculptures sont superbes. Il y a notamment un immense temple sur plusieurs étages sculpté dans un seul et même bloc de pierre. C'est grandiose. Plusieurs religions (bouddhisme, hindouisme et jaïnisme) s'y côtoient aini que plusieurs époques, ce qui permet de bien voir l'évolution des représentations et des techniques. Nous avons étrangement rencontré plein de touristes nippons, au grand plaisir de Marina qui a pu rafraîchir son japonais.

Nous sommes ensuite allés à Agra. La ville en elle-même est insupportable : bruyante, chaotique et polluée. Mais c'est là que se trouve le fameux Taj Mahal. Vous connaissez déjà tous la photo du Taj Mahal avec son reflet dans la fontaine devant lui. Il s'agit d'une imposante bâtisse entièrement faite de marbre blanc avec des pierres précieuses incrustées. Il ne s'agit pas d'un palais mais d'un tombeau, construit par un empereur pour sa femme défainte. Même si nous nous attendions à ce que nous allions voir, le spectacle est très émouvant. Le Taj Mahal fait de l'ombre à un autre grand monument de la ville qui est le fort d'Agra. Il s'agit d'une immense forteresse qui fait penser à un palais des milles-et-une nuits. De sa terrasse en marbre blanc, dans la tour où l'empereur avait été enfermé par son fils qui avait pris le pouvoir, celui-ci pouvait contempler au loin la splendeur du Taj Mahal où reposait son épouse...

Après Agra, nous avons fait cap vers notre dernière destination d'Inde : Vanarasi. Autrement connue sous le nom de Benares, il s'agit de la cité sacrée où les hindous se baignent dans le Gange. Je ne peux en raconter davantage pour le moment car... j'écris ce post dans le train et nous n'arrivons que dans quelques heures.

La soirée d'hier a été marquée par une première dans notre voyage : je me suis fait volé mon portefeuille. On nous avait pourtant prévenu que le train de nuit entre Agra et Vanarasi était le pire de toute l'Inde pour les vols. Nous avions donc acheté une grosse chaîne avec laquelle j'étais en train d'attacher nos sacs... le moment idéal pour récupérer le portefeuille que j'avais posé à côté de mes fesses le temps d'utiliser la clé du cadenas que je rangeais dedans. Son professionnalisme ajouté à ma bêtise, tous les ingrédients étaient réunis. Heureusement il n'y avait rien de très important dedans : l'équivalent d'une vingtaine d'euros, ma carte bancaire personnelle et l'une des deux cartes bancaires de notre compte commun avec Marina. Nous avons immédiatement fait opposition. Nous n'aurons normalement aucun problème pour terminer notre voyage car il nous reste l'autre carte bancaire que Marina avait dans son sac (avec la grosse cagnote de monnaie indienne, ouf !). Comme nous avons souscrit à une carte "Premier", Visa peut en cas de besoin nous apporter rapidement de la monnaie et une autre carte où que nous soyons à l'étranger en cas de vol (publicité gratuite). Plus de peur que de mal, donc. Mais je sens qu'on va être complètement paranos à partir de maintenant...

A bientôt pour de nouvelles aventures.


Les stars de Bollywood, dans leur loge


Une des deux stars, surprise par un paparazzi à Goa

La buanderie de Mumbai. Le jean que j'avais donné à laver se trouve peut-être ici. La vrai question c'est comment ont-ils fait pour me le ramener sans se tromper ?

Un des temples d'Ellora. Haut d'une trentaine de mètres, il a été sculpté dans un seul et unique bloc de pierre

L'intérieur d'un autre temple, lui aussi sculpté en un bloc dans la montagne

Le Taj Mahal, vu de la fenêtre de notre hôtel

Cette photo, les 3 millions de visiteurs annuels la prennent. Et nous aussi.

Voici la vue qu'avait l'empereur Shah Jahan lorsqu'il a été enfermé dans le fort d'Agra

mercredi 2 février 2011

En route vers Hampi

Je n'ai jamais entendu parler d'Hampi. Un jour, au Myanmar, un couple de Français m'a simplement dit qu'ils avaient particulièrement aimé. Voilà comment nous nous sommes retrouvés en plein centre de la péninsule indienne, à 1000 km de Bombay. Pour rejoindre ce petit village, pas d'autre solution que d'emprunter une route parsemée de nids de poules... dans un bus aux suspensions rongées par tous les cafards grouillants.

Petite parenthèse sur le top des trajets de bus les plus désagréables de notre voyage :

n°1) Trajet entre Pagan et Mandalay au Myanmar (absence de place pour les pieds à cause des valises des autres, banquette très dure et trop petite pour contenir deux personnes, chèvres sur le toit...) 6 h
n°2) Trajet entre San Ignacio de Moxos et Rurrenanbaque en Bolivie (mini mini bus de maternelle japonais où nous étions 25 pour 11 places ) 5 h
n°3) Trajet entre Makassar et Toraja en Indonésie (bus de nuit très confortable mais climatisé à 10°C - Anthony a rêvé qu'il cherchait une couverture sous la neige) 12 h

Voyager, quelle belle leçon de vie pour nous, petits français, habitués à notre confort !
Et encore, je ne parle pas de la route de la mort en Bolivie, des mamita boliviennes de 100kg qui se posent sur toi pendant 10h et de tous les bus qui klaxonnent comme des malades et doublent les camions dans les virages. L'absence de sécurité et de place pour s'asseoir, les bus bondés et d'une lenteur incroyable où l'on paie pour se prendre la clim' en plein visage, tout cela passerait encore si l'on s'absenait de diffuser des films débiles. Le son est plus fort que dans les concerts de hard rock. Et finalement, tout ceci n'est rien à côté de la déception que nous avons pu ressentir lors de l'annulation de notre premier vol partant de Londres et de la suppression de notre TVG lors de la grêve des retraites.

Bref, à 7h du matin, nous arrivons à Hampi avec le dos en compote. Nous logeons au "Garden Paradise" dans une petite hutte de bambou. La terrasse de l'hôtel-resto surplombe la rivière traversant la vallée désertique. Le panorama est à couper le souffle. Toute la journée des hippies commandent des chai (thé aux épices). Il semble que les déserteurs de Goa se soient implantés à Hampi. Julien a maintenant les cheveux longs et je porte des vêtements des milles et une nuit par respect pour les femmes. Résultat : nous faisons parfaitement caméléon dans les communautés hippies.
La journée se résume à prendre une douche glacée, déambuler sur la terrasse et discuter avec les voyageurs. Tout un programme ! Et lorsque nous sommes très motivés, nous nous baladons dans les environs pour visiter les cascades, les rizières, les temples au sommet des collines et les ruines de l'UNESCO. Nous sommes si heureux ici ! Je remercie mille fois ce couple de Français pour nous avoir ouvert les portes d'Hampi.

Marina sur la plage de Palolem, Goa

Temple d'Hampi

Aux environs d'Hampi

Encore Hampi

Les Ghats d'Hampi, lieu ou se lavent les habitants

Festival d'Hampi

Temple Vitalla, le plus celebre de la region

Les enfants adorent le contact avec les etrangers pas de chez eux

dimanche 23 janvier 2011

Los Parisinos au pays des gurus

Goa, 24e jour en Inde.

Lorsque nous avions visité les temples d'Angkor au Cambodge, nous cherchions à nous les imaginer il y a un millénaire, lorsqu'ils étaient encore utilisés à des fins religieuses. Ces sites archéologiques hindous sont superbes, mais ils sont aujourd'hui morts. Seule la danse des cars de touristes continue d'animer les lieux. On y parle de Brahma, de Vishnu et de Shiva de la même manière que l'on pourrait parler d'Osiris et Isis en visitant un site archéologique en Egypte, c'est à dire comme des dieux antiques d'une religion éteinte.

Pour avoir un aperçu de la vie d'un tel temple il y a 2000 ans, il y a pourtant un moyen : aller en Inde. C'est le seul endroit du monde que nous ayons vu où des temples vieux de plus de trois millénaires étaient toujours quotidiennement utilisés pour des rituels religieux. L'expérience est très impressionnante. Ces temples sont de gigantesques cathédrales hindoues (d'une superficie de près d'un kilomètre carré parfois) où grouillent des milliers de fidèles. Certains habillés de noir et d'orange. Certains torse-nu. Tous avec la marque du troisième oeil entre les sourcils. Il y a des dizaines de salles dédiées à différentes divinités, toutes ornées de magnifiques sculptures et bas-reliefs. Il y a aussi des boutiques où l'on peut acheter tous les goodies nécessaires aux fidèles, et même de la nourriture. Il s'agit de véritables lieux de vie. Beaucoup d'Indiens y vont plusieurs fois par jour.

Nous avons visité les temples de Chidambaram et de Tanjor. Tous deux immenses. Tous deux millénaires. Puis nous nous sommes digirés vers Madurai où nous sommes restés quelques jours avant d'aller à Trissur, dans l'état du Kerala. Nous y avons rencontré Tom qui nous a hébergé pendant deux jours.

Tom est indien. Il est aujourd'hui directeur informatique dans une grande entreprise d'aéronautique américaine et travaille à Washington. Il était revenu rendre visite à sa famille en Inde. Comme toutes les autres expériences de vie chez l'habitant que nous avons faites pendant notre voyage, ce fut à la fois très plaisant et très instructif de partager sa vie pendant deux jours. Nous en avons eu la confirmation : l'Inde est sans doute le pays du monde où la vie spirituelle occupe la place la plus importante dans la vie de ses habitants. Outre le fait que Tom se rendait au temple plusieurs fois par jour, son appartement était truffé de photos de son guru. Et oui, la spiritualité indienne ne se limite pas à l'hindouisme. Il existe en Inde des milliers de "guides sprirituels". Certains d'entre eux se contentent de diriger des séminaires de yoga. D'autres sont réputés pour leurs dons extraordinaires. Le guru de Tom parviendrait parait-il à voir les vies antérieures des personnes qu'il rencontre... Certains gurus sont suivis par plusieurs dizaines de milliers de fidèles.

Et beaucoup de touristes viennent un Inde pour cette raison. Il y a 40 ans on venait en Inde pour l'expérience psychadélique. Aujourd'hui on y vient pour rencontrer un guru ou faire une retraite dans un "ashram" (centre de méditation dirigé par un guru). Et le phénomène est loin d'être marginal. C'était au programme de la majorité des touristes que nous avons rencontrés. Nous aurions volontiers tenté l'expérience de passer deux jours dans un centre de yoga. Mais le culte de la personnalité qui entoure ces gurus nous semble vraiment malsain. Beaucoup d'entre eux sont réputés multi-millionnaires. Et la frontière entre la spiritualité et la para-psychologie "new-age" semble parfois mince. Une touriste que nous avons rencontré nous a dit qu'on lui avait un jour demandé : "Et toi, c'est quoi ton problème qui te fait venir en Inde ?". Charmant.

C'est sûr que l'Inde boulverse tous nos repères. Je crois qu'il n'y a pas plus dépaysant. Pour remettre en place nos idées et nos schémas mentaux, il n'y a pas mieux. Tout y est bizarre. L'Inde est le pays où nous nous sentons le plus éloignés de chez nous. C'est parfois très déstabilisant. Surtout lorsqu'au bout d'un moment, en se promenant dans la rue, on comprend que la chose la plus bizarre ici c'est finalement nous.

Après notre visite chez Tom, nous sommes partis par la ville de Kochi. Il s'agit d'un ancien comptoir portugais. C'est là qu'est enterré Vasco de Gama. Le coin est aussi réputé pour ses "backwaters". C'est une immense étendue de mangrove avec de nombreux villages où toute la vie s'organise sur l'eau. C'est superbe.

Puis nous avons pris un train pour Goa. Le paradis psychadélique des années 70 devenu plus tard le paradis des amateurs de musique électronique. Aujourd'hui, c'est surtout une immense station balnéaire envahie par les touristes israeliens. Mais il y fait plutôt bon vivre.

Nous garderons un souvenir ému de notre arrivée à Goa. Après 13 heures de train (dans un wagon hyperclimatisé où nous étions morts de froid : je me demande si on ne devrait pas rester en 2e classe avec les chèvres, finalement), nous sommes arrivés à 2 heures du matin dans la ville de Magdao. C'est une ville sans grand intérêt et absolument pas touristique dans l'arrière pays de Goa. Mais c'était là que le train arrivait. Nous avions prévu d'y finir la nuit avant de prendre le bus pour la plage. Je ne sais pas si vous avez déjà vu le film Los Angeles 2013 avec Kurt Russel. Ou alors Terminator. Ou alors si vous avez déjà joué au jeu vidéo Fallout ou alors à Kingpin. Ok, je plante le décor. Imaginez une ville presque déserte, la nuit. Les ruelles sont sombres, sales. Tout est fermé. De lourdes grilles de fer protègent les vitres. Il y a des tas d'ordure partout. Tous les murs sont taggés. Il y a de vieilles usines désaffectées au loin. Les rues sont remplies de clochards réunis autour d'un feu d'ordure improvisé dans un barril rouillé. L'odeur y est épouventable. Dans la lueur des rares réverbères, des chiens errants rongés par la maladie fouillent dans les poubelles et grognent à la moindre approche. Certains vous suivent pendant plusieurs centaines de mètres en aboyant. Et au milieu : los parisinos cherchant désespérément un hôtel. Lorsqu'on s'approchait d'un bâtiment où nous avions vu un néon "hôtel" à moitié démoli, nous tombions sur une épaisse grille métallique fermée par d'énormes chaînes. Personne ne répondait à nos appels. Sauf les chiens errants, bien-entendu. Un type est sorti de l'ombre pour nous aborder. Si on cherche un hôtel ? Evidemment ! Nous avons marché 10 minute dans cet univers post-apocalyptique. Il nous a amené devant une autre grille métallique. Mais cette fois-ci, quelqu'un en est sorti. Après d'âpres négociations avec notre rabatteur improvisé qui avait manifestement gagné sa soirée, il a accepté de nous ouvrir sa grille et de nous montrer notre "chambre". Il s'est empressé de refermer la grille de son hôtel derrière nous avec sa chaîne. La chambre était d'une saleté ignoble. Les toilettes dans le couloir puaient à des kilomètres. Et le bonhomme nous demandait manifestement dix fois le prix réel de sa chambre. Mais je crois que même au triple de ce prix nous aurions accepté...

Nous nous sommes empressés le lendemain de quitter cette ville de cauchemar pour aller sur les plages de Goa. Nous avons trouvé un petit bungalow dans le sud de l'état, dans le village de Palolem. Il est assez rustique mais il est à 20 secondes de la plage. Nous allons passer quelques jours ici à boire des mojitos avant de commencer notre route vers le nord (nous devons décoller de Katmandu dans un mois et demi). Prochaine destination : Hampi, puis Mumbay.

L'entrée du temple de Chidambaram, grandiose !

Le temple de Tanjor

Les éléphants occupent un rôle très important dans les temples hindous. Et il y a du coup beaucoup de fermes à éléphants en Inde. Ce qu'ils adorent, c'est l'heure de la douche.

Le plat indien typique, servi dans une feuille de bananier. Le plus difficile, c'est de s'habituer à manger avec les mains.

Au premier plan : Tom, l'indien qui nous a hébergé à Trissur. Puis Victoria qui était également hébergée. Et enfin los parisinos. Nous étions invités à un déjeuner de festival dans le temple que fréquentait Tom.

Le guru Baba (c'est son nom) dont la famille de Tom était fan.

Les backwaters au environs de Kochi. Superbes.

La plage de Goa avec ses bungalow, ses cocotiers et ses bars. Il m'est arrivé de passer la fin du mois de janvier dans un pire endroit...

vendredi 7 janvier 2011

Tamoul un jour Tamoul toujours

Je m'excuse pour les mises à jour irrégulières de notre blog qui nous obligent à rédiger les articles en différé. Nous sommes actuellement dans le sud-ouest de l'Inde, dans l'état de Tamoul. Voici nos premières impressions sur l'Inde :

Mardi 28 décembre, 22h30. Notre avion se pose sur le tarmac de Madras. Nous montons dans un taxi blanc “très british” en direction d'un hôtel miteux près de la gare d'Egmore. Notre chauffeur est un pro des queues de poisson des poids lourds dans les  virages. Il klaxonne à tut-tête pour prévenir ses dépassements. Finalement les Italiens sont prudents au volant. 

Le lendemain nous tentons désespérement de trouver une banque HSBC pour économiser les frais de retrait à l'international. Madras compte 6 millions d'habitants. Cette métropole étant vaste et désorganisée, la tâche est difficile. L'absence de trottoirs, la circulation dense et chaotique ralentie le moindre de nos mouvements. Il nous faut vite partir d'ici. Dès le musée d'art visité, nous sautons dans le premier bus pour rejoindre la gare routière. Pas de bol, il roule dans le sens inverse! En fin d'après-midi nous arrivons enfin à Mamallapuram.

Mamallapuram est une petite ville de bord de mer. Elle fût jadis une riche cité maritime de l'empire des Pallava. Le temple Shore, le temple  des cinq rathas et les bas-reliefs  témoignent du succès de Mamallapuram dès le VIIe siècle. Nous sommes émus par la beauté des lieux. Seul bémol : les magasins de bibelot, les bars jouant du Bob Marley et les touristes new-age fan de yoga. Heureusement les gargottes des rues secondaires offrent un menu à la sauce indienne.  Dans une feuille de bananier on nous sert des dorai, des chapati, des nan ou du riz accompagné(s) de 3-4 sauces piquantes. Le soir du réveillon, nous discutons longuement avec le staff du resto. Nous apprenons qu'il existe encore plus de 2400 castes. Aux premiers abords, il est impossible de savoir qui appartient à quelle caste. Le mariage passe encore par l'intermédiaire des parents. On doit bien-sûr s'unir avec un partenaire de sa caste. Les jeunes Indiens  semblent  lasses de ces coutumes. 

Dimanche 2 Janvier, nous voilà  à Pondicherry. Je pense à mon père. J'ai l'impression que l'ancienne cité française a peu évolué en 40 ans. Le quartier historique se compose de larges rues bordées d'arbres. A chaque coin, on croise de nombreux cafés chics, une église, un hôtel de ville ou encore une stèle funéraire en hommage aux soldats français. Les passants se font rares sauf quelques touristes. Le temps semble s'être arrêté. Le véritable attrait de la ville serait-il ses restaurants français? Quoi qu'il est soit, c'est trop tentant! Sur les conseils de notre réceptioniste français, nous choissisons le restaurant Satsanga. Au menu : sauccisson, filet de boeuf sauce rauquefort et mousse au chocolat, miam! 

Quelques jours plus tard, nous continuons notre périple vers le sud direction Chidambaram. La ville compte le plus grand temple dédié à Shiva. Les colonnes intérieurs ornées de lions me rappellent les palais mésopotamiens. Dans les annexes du temple, les moines  courent après les touristes étrangers pour obtenir des donations. Coiffés d'un chignon, ils sont uniquement vêtus d'un pagne blanc en guise de jupe. On hésite puis on offre 100 roupies (1.5€). Ils insistent lourdement pour en obtenir 400. Dommage pour eux, ils sont tous repartis bredouilles!

Le lendemain, nous montons pour la première fois dans un train pour rejoindre Tanjore. Et quelle surprise! Le trajet de 2h coûte seulement 0,5€. Nous avons de la place pour nous et pour nos bagages. Le train est ponctuel. Il circule doucement et calmement. Les paysages ruraux sont magnifiques : on apperçoit une vaste plaine rythmée par des rizières, des boeufs, des toits de chaume et des palmiers. Les paysans nous saluent. A l'intérieur du wagon des marchands ambulants proposent du thé, du café et des beignets de friture. C'est chouette le train indien. 


Toutes les Indiennes portent des tenues traditionnelles
Marinette fait sa touriste, temple caverne de Mamallapuram

Petit hotel de Pondicherry

Julien et ses potes

Temple de Mamallapuram

Plage de Mamallapuram

samedi 1 janvier 2011

Los parisinos au pays des cigarettes aux clous de girofle II, le retour

Mamallapura, 4e jour en Inde.

Après le Myanmar nous avons fait cap vers Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie. Nous n'avions initialement pas prévu de nous rendre dans ce pays et nous pensions aller directement en Inde. Mais puisque la companie aerienne faisait nécessairement une escale en Malaisie nous avons décidé de nous y arrêter un peu, histoire de nous reposer avant d'attaquer le sous-continent indien. En effet, tous les voyageurs que nous avons rencontrés sur notre route nous ont averti de la difficulté à voyager en Inde. Il y fait extrêmement chaud, on y attrappe toutes sortes de maladies intestinales exquises, la pauvreté y est extrême et très visible, la population dévisage les touristes, les femmes blanches doivent se préparer à d'incessants regards et avances de la part des hommes indiens. Voilà l'image de l'Inde que les autres touristes nous renvoyaient. Et voilà pourquoi nous avons estimé que deux semaines de repos ne seraient pas de trop avant de se lancer dans le pays de Gandhi.

Ce que nous n'avions pas prévu, c'est la mousson. Les plus belles côtes malaisiennes sont impratiquables en cette période de l'année. La plupart des bateaux refusent d'amener les touristes sur les îles paradisiaques avoisinantes parce la mer est trop mauvaise. A notre arrivée à Kuala Lumpur, nous ne savions pas quoi faire. Nous avons finalement choisi... de retourner en Indonésie. Nous avons déniché au hasard sur des forums internet une petite île tout au nord de Sumatra qui semblait répondre parfaitement à nos attentes. Et nous avons réservé nos places dans le premier avion pour nous y rendre, 3 jours plus tard.

Nous avons donc passé 3 jours à Kuala Lumpur. C'est une grande ville moderne qui ne semble pas désagréable à vivre. Nous avons trouvé une petite auberge de jeunesse dans le quartier chinois. Nous avons un peu honte de l'avouer, mais nous avons éprouvé un bonheur immense après le Myanmar de revenir dans un monde fait de Starbuck Café, de Mc Donald's et de supermarchés climatisés ! Nous étions comme des fous. Nous en avons profité pour voir l'attraction touristique la plus célèbre de la ville : les tours Petronas. Elles sont parmi les tours les plus hautes du monde. Elles sont tout simplement immenses, pharaoniques.

Après avoir fait le plein de McFlurry (la glace du McDo, pour ceux qui n'y vont jamais), nous avons pris notre vol. Nous avons atterri à Banda Aceh, au nord de Sumatra. Le lendemain, nous avons pris le bateau pour l'île de Pulau Weh, notre destination. Elle était exactement comme nous le souhaitions. Un vrai paradis tropical perdu. Un petit morceau de jungle au milieu d'une eau turquoise au travers de laquelle on apercevait de superbes fond sous-marins coraliens. Nous avons déniché un bungalow tranquille qui avait les pieds dans l'eau (à marée haute, les vagues se brisaient à 1 mètre sous nos fesses, sous le plancher). Il nous a coûté la bagatelle de 5 € la nuit à deux. Que du bonheur. Bon, il n'y avait bien-sûr pas d'eau courante et l'étape douche consistait à se renverser des seaux d'eau froide tirés du puit sur la tête. 100% robinsons, quoi.

J'en ai profité pour poursuivre mes certifications de plongée et passer le niveau "Rescue Diver" qui est la dernière étape avant de devenir guide de plongée. Ce niveau est fatiguant parce qu'il consiste à apprendre à sauver un plongeur qui panique, qui se noie, qui se fait mal...  C'est physique parce qu'il faut apprendre à ramener un plongeur inanimé sur le bateau ou sur la rive. Et ça n'y met pas beaucoup du sien, un plongueur inanimé... Les fonds quand à eux étaient superbes. Nous avions une visibilité d'environ 25 mètres. J'ai eu notamment le plaisir de voir plusieurs requins à pointe noire et une grande raie (une marble ray). Pendant ce temps là, Marina (qui ne plongeait pas à cause de ses petits problèmes aux oreilles) se faisait des après-midi lecture sur la terrasse de notre bungalow entrecoupées de pauses snorkeling (exploration des récifs au masque et au tuba). Il lui suffisait pour cela d'aller juste devant notre bungalow. On apercevait déjà des poissons multicolores depuis la terrasse.

Bref, ces deux petites semaines furent vraiment parfaites. Nous y avons également fait deux rencontres "insolites" : Florent, qui faisait le tour de Sumatra à vélo et qui habite... à Montaigu (à Saint Hilaire de Loulay pour être précis). Et dans le même registre, nous avons rencontré Nathalie qui habite... à 50 mètres de l'appartement de Marina. Il faut parfois aller sur une
île perdue à l'autre bout du monde pour faire connaissance de son voisin.

C'est donc aussi sur cette île que nous avons fêté Noël. Loin de la vague de froid qui semblait sévir en Europe (niark, niark !), j'ai passé mon premier Noël au soleil. Bon c'est sûr que l'ambiance y est un peu différente. Il n'y a ni sapin de Noël, ni neige, ni vin chaud. Mais ce n'est pas désagréable. Ce qui m'a vraiment manqué c'est un dîner de réveillon digne de ce nom. C'est vrai que poulet-patates un soir de Noël, c'est un peu triste. Il n'y avait rien d'autre. Mais nous avons passé la soirée avec d'autres voyageurs et ce fut tout de même bien sympatique.

C'est bien-sûr avec la larme à l'oeil de que nous avons quitté ce petit coin de paradis, et avec une certaine crainte que nous sommes montés dans notre vol pour l'Inde.

Notre avion nous a déposé à Chennai, au sud est de l'Inde. C'est la quatrième plus grande ville du pays. Nous y sommes restés deux jours notamment pour retirer de l'argent dans un distributeur de notre banque puis nous avons pris un bus vers le sud, pour la petite ville de Mamallapura, où nous avons fêté le réveillon. Pour l'instant le pays nous plait vraiment beaucoup et nous ne reconnaissons pas du tout les retours que nous faisaient les autres voyageurs. Est-ce parce qu'à force de nous prévenir nous nous attendions au pire ? Ou parce que l'Inde arrive en fin de voyage et que nous bénéficions de notre "rodage" ? Ou peut-être tout simplement parce que l'Inde du sud est plus agréable pour les touristes l'Inde du nord (c'est du moins ce qu'on dit) ? Sûrement un peu des trois. En tout cas le pays est vraiment très dépaysant. Il se situe entre le Moyen-Orient et l'Extrême Orient mais on a l'impression d'être sur un autre continent.

La suite au prochain épisode !

Kuala Lumpur, aux pieds des tours Petronas

Les tours Petronas by night. Vertigineuses !

Un panneau d'avertissement à l'entrée d'un parc à Kuala Lumpur. Faites particulièrement attention aux abominables millepattes mangeurs d'hommes.
  
La vue depuis notre bungalow à Pulau Weh.

On voit bien sur cette photo à quel point l'eau était claire. On pouvait voir des poissons bleus et jaune fluo d'ici.

Une autre petite photo depuis notre bungalow, pour la route.

Le bungalow d'un voisin dans la jungle.

Votre serviteur avec sa désormais légendaire coupe de cheveux en train de bosser sa certification de plongée.

La plage près du village voisin.