dimanche 5 septembre 2010

Si je dis cigarettes aux clous de girofle vous me répondez...?

Mon premier est la jungle, mon second une mer bleue emeraude, mon troisième le soleil, mon quatrième des centaines de mobilettes et mon cinquième des gens forts souriants. Mon tout se concentre non loin du Japon. Vous l'aurez deviné, nous avons rejoint l'Indonésie ! Pour être honnête nous étions impatients de retrouver l'Asie. L'Australie est un pays fantastique où l'on se sent en sécurité dans de jolies petites villes coquettes. Les Australiens  particulièrement accueillants vivent dans des paysages naturels époustouflants. Tout semble parfait. Si parfait que les arnaques, les négociations de prix, le désordre, les fruits exotiques et la circulation chaotique, tout cela nous manque. Nous en avons déduit que l'aventure prend sens dans un univers culturel loin du notre.
Notre premier contact avec la mer et les fonds sous-marins a été en Australie à Cairns, sur la Grande barrière de corail puis en Indonésie, à Sulawesi. Dans ces eaux turquoises, des centaines de poissons et de crustacés avancent gracieusement dans un relief dessiné par des coraux aux couleurs de l'arc-en-ciel. Absorbés par cet univers magique, nous perdons vite la notion de l'espace et du temps. Sur notre peau encore fragile, seule la marque au fer rouge du soleil puissant nous rapelle à la réalité. Au passage, je remercie les parents de Julien pour leur trousse de soins ultra-complète !
A Kuta à Bali, nous avons retrouvé notre fidèle ami Anthony. Fidèle car c'est le seul lecteur de notre blog a être passé de l'autre côté de l'écran. Essayez de vous concentrer quelques minutes sur mes lignes, on ne sait jamais. Peut-être vous retrouverons-nous au Vietnam, au Cambodge, en Malaisie, en Inde, au Népal, en Jordanie ou en Israël. Ce serait un véritable plaisir de partager à nouveau nos aventures.
Nous avons passé une nuit à Kuta. L'île de Sulawesi constitue une bonne alternive au tourisme de masse de Bali. Au centre, le peuple de Toraja est célèbre pour ses rituels funéraires aux allures de grands festins. Arrivés au coeur de l'action, une famille nous a invité à participer à la cérémonie. Il s'agissait d'une messe protestante. Nous étions assis au centre du tapis de paille où se tenaient tous les invités. Ils semblaient à la fois curieux et honorés par notre présence. Après la messe, on nous a apporté de délicieux mets dont de la viande de cochon et de buffle. Dans une atmosphère de brouaha, de danses et de rires, le couffin s'est soudain soulevé. Une dizaine d'hommes en sueur tentait de le transporter jusqu'à la montagne sacrée. Arrivés au sommet, les hommes hissèrent alors le cercueil jusqu'à l'intérieur d'une grotte sculptée pour l'occasion. Le spectacle était frappant, l'hospitalité des Torajas touchante. 
Quelques jours plus tard, nous avons assisté à de nouvelles funérailles, mettant en scène des sacrifices d'animaux. Les enfants se doivent d'offrir des animaux pour honorer leur défunt parent. Un à un, une petite dizaine buffles a connu le sort ultime sous nos yeux. Un coup de machette. Le cou du buffle s'ouvre. Du sang se déverse. L'animal se débat et finit par tomber. La scène dure quelques minutes. Tous les invités, y compris les enfants assistèrent au spectacle sans aucun sentiment de répulsion. Je fus la seule à me cacher les yeux pour les sacrifices suivants. Vous auriez tenu vous ?

Coraux de la grande barriere de Corail, Australie
Anthony et Julien
Bira, Sulawesi
Architecture traditionnelle
Coup de hachette fatale